Il est des étoiles qui ne disparaissent jamais, des talents qui sont inqualifiables, des grains de voix venus d'un autre monde, des physiques à tomber sous le charme, des œuvres qui vous accompagnent à chaque instant de votre vie...David Bowie plane toujours, à l'instar de son dernier CD "Blackstar" comme un cadeau d'adieu qui n'en sera jamais un...
La mort de David Bowie, on regarde, on écoute, on se passe les images en boucle, mais on se chuchote que c'est une mauvaise blague, que de toute façon les extraterrestres sont immortels, intouchables...
Je pense pouvoir affirmer que depuis l'âge d'environ 13 ans, il n'a pas été un seul jour où je n'ai écouté au moins un titre de lui. En 1977 son album "Heroes" première approche et rencontre avec Mr Bowie, envoûtée déjà par son grain de voix si reconnaissable et si magique, je découvre celui qui, c'est une évidence sera mon "héros", je n'ai sans doute pas encore la maturité d'apprécier comme il se doit, son véritable talent musical, la qualité de ses orchestrations et de l'exactitude de ses paroles, mais je sais que je vais devenir accro...Ainsi, je fouille dans sa discographie et premier choc " The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars" un univers hors temps, un personnage excentrique, tutoyant la folie...J'écoute cette chanson "Rock ’n’ Roll Suicide" 10 fois par jour...Deuxième choc "Space Oddity" et "Aladdin Sane" que des bijoux, des pierres précieuses sortis du Pop Rock. David Bowie exerce une fascination tant dans sa création musicale, à l'aube de mon adolescence je n'ai jamais entendu ces sons, cette musicalité à la fois moderne et romantique, dans la véritable définition du romantisme du XVIIIème siècle, cette manière d'aller jusqu'au bout de ses états d'âme avec l'art, tel une ode à la passion contre la raison. En fait, plus que d'accompagner ma "Rebelle attitude" d'adolescente, les paroles, les actes et la philosophie "Bowiesque" de par sa réflexion, sa recherche de l'essentiel de ce monde m'ont incontestablement fait évoluer et grandir dans une sorte de "Et pourquoi pas ?", ma curiosité littéraire, musicale, cinématographique est devenue plus éclectique et beaucoup plus intéressante.
La petite anecdote de tout ce temps passé de fan absolue, est que loin de partager mes goûts et mes idées farfelues, ma maman pour mes anniversaires ou mes noëls, courait les disquaires pour m'offrir avec tout son cœur, le dernier Bowie, qu'elle prononçait à la française, ce qui mêlait fou rire et joie intense.
De part ma première activité de journaliste, je n'ai jamais pu accéder à ce rêve d'une interview de ce grand Monsieur, à mon grand regret, car tellement de questions à lui poser et de sujets à partager. Mais aujourd'hui le regret est moindre, car je serai restée juste une fan, une admiratrice dans l'ombre de ce talent précieux, et c'est aussi bien.
Hors la musique, je suis également une inconditionnelle de ses apparitions cinématographiques, "Furyo" un film profond et touchant, une interprétation de Bowie dans le rôle du "Major Jack Celliers" à tomber. "Les Prédateurs" dans le style gothique des années 80, plus fluide mais tout aussi agréable à visionner. "Labyrinthe" "Absolute beginners" "L'homme qui venait d'ailleurs" ...
Un talent s'en est allé, une étoile est née. La voie lactée doit se réjouir et s’enivrer de sensations précieuses, d'essences féeriques, d'éclats de pépites...Dans le refus total de me dire qu'on ne le reverra plus, je reste persuadée que "Blackstar" qu'il nous a offert comme un cadeau d'adieu, n'est que le début de surprises qu'il a concoctées avant de tirer sa révérence, afin de nous faire partager encore et encore sa douce folie.
Merci, d'avoir pu élargir ma culture avec vos œuvres et celles qui étaient vos sources d'inspiration, d'avoir contribué à mes réflexions philosophiques sur les états d'âme de ce monde, d'avoir ouvert mon esprit à d'autres pensées...Les larmes de notre âme sont la beauté, l'essence même de ce qui nous pousse à toujours aller plus loin, ailleurs, et c'est sans doute le sublime cadeau que vous avez fait à vos fans du monde entier...
